Derniers sursauts

Dimanche 5 août.

Une autre vie commence, celle du travail et du sédentarisme. Il ne dépend que de moi d’être imaginatif. J’essaye de faire taire ma « boussole sociale ».  Faire l’effort de ne pas vivre comme les autres, mais en étudiant mes inclinations. A de rares moments de lucidité, j’ai senti que « ma » société m’étouffait. Les influences qui agissent sur moi ne me poussent pas à l’audace ou à la sincérité. A une quête personnelle que l’on ne devrait pas pouvoir éviter, repousser, reporter. Dans le mot « personne », il y a évidemment et l’individu et les autres, tous se reflétant les uns les autres. La brusque disparition de mon acolyte et complice a limé ce désir de dérive, quelqu’audacieux ou timoré il ait semblé. A travers cette « quête personnelle », je n’évite pas du tout les autres boules de rires et de pleurs.

A quelle condition cette quête intérieure ? La solitude et la clochardisation ? Le rejet des conforts sociaux et matériels ? En me délectant de « sablés au chocolat » avec mon thé, je mesure que depuis trente ans, je me régale. Pas plus qu’un chat domestique ou un têtard ? Dostoievski et Beethoven devaient aussi boire quelque chose de chaud le matin, et un jeune concombre croquant devait leur faire oublier l’air frais et parfumé entrant pas le vasistas.